Le départ est la place du village de Lagnes. Nous sommes en début d'après-midi, le ciel est magnifique et les restes des chutes de neige de mercredi sont encore très visibles.
Lagnes est situé à l'extrémité ouest du plateau du vaucluse, aussi le chemin monte rapidement, nous marchons en direction de la tête du soldat.
Pour cette reprise après les fêtes, bien que les températures soient basses, nous sommes un bon groupe de marcheurs.
Les oliviers avec de la neige, c'est toujours un beau spectacle.
Nous avons pris 200m de hauteur et nous sommes au-dessus du village de Fontaine de Vaucluse
Les sous bois sont enneigés
Un Aiguier: Citerne creusée dans la roche calcaire et alimentée en eau de pluie par un système de récupération des eaux de ruissellement.
Nous arrivons au mur de la peste: Pourquoi ce nom et son édification?:
En mai 1720. Le Grand Saint Antoine arrive à Marseille, chargé d'étoffes en provenance du Levant. Le mal déclaré à bord est caché, les marchandises sont débarquées. La peste se répand dans la ville, les habitants s'enfuient, la peste gagne les villes de Provence.
En 1721, la peste s'étendait toujours, Avignon était atteint, ainsi que quelques localités du Comtat. Pour limiter la propagation de la maladie, que les restrictions de circulation ne parvenaient pas à contenir, les territoires pontificaux d'Avignon et du Comtat Venaissin qui sont l'administration du Vice légat, décidèrent de se protéger en édifiant une barrière sanitaire appelée "la ligne" et matérialisée par une muraille de pierres sèches.
Construit dans l'urgence et à la hâte, entre le 17 mars et fin juillet 1721, le mur de la peste est un assemblage irrégulier qui chemine sur 25 km traversant les Monts de Vaucluse.
Tout au long du mur, on peut trouver 40 guérites, 50 corps de garde et 21 enclos.
Gardée par des troupes, cette muraille se révéla inutile, malgré l'ordre de tirer à vue. Sa construction et son entretien ( jusqu'à la levée du blocus le 3 février 1723) ruina les finances d'Avignon et du Comtat.
Photo des ruines d'un corps de garde.
Photo d'une guérite.
A Marseille, l'épidémie cesse définitivement en août 1722. A partir du début1723, toutes les lignes du blocus sont levées et les Français quittent le Comtat. (Les soldats Français remplaçaient les Comtadins sur la ligne depuis le 29 juillet, de l'autre côté, pour éviter le retour de la peste vers Marseille)
Guérite située à 2m 50 du mur, ouverture tournée vers celui-ci.
Un peu d'histoire sur le grand St Antoine:
Le 25 mai 1720, venant de Syrie, il accoste à Marseille. La ville de Marseille est alors dirigée par quatre échevins élus par les représentants de la bourgeoisie Marseillaise.
Une part importante de la cargaison appartient au négociant Estelle, premier échevin de la ville.
Photo d'enclos (Ils servaient d'entrepôts pour vivre et fourrage)
le 3 avril 1720, un passager turc est embarqué à Tripoli, il meurt deux jours plus tard, sur le chemin du retour 7 matelots et le chirurgien meurent, un huitième matelot tombe malade peu avant l'arrivée à Livourne en Italie.
A la hâte du capitaine Chabaud de livrer la marchandise avant la Foire de Beaucaire, par négligence ou?, les médecins Italiens laissent repartir le navire.
Le mur sur sa partie reconstruite.
Après une escale discrète au Brusc ( près de Toulon) le capitaine fait prévenir les armateurs du navire.
Les propriétaires font jouer leur relations et intervenir les échevins pour éviter la quarantaine.
Il est simplement demandé au capitaine de repartir à livourne chercher une patente nette. " sauf conduit " celle-ci est délivrée et le Grand St Antoine entre dans le port de Marseille le 25 mai 1720. Il mouille à l'ile de Pomègue et le 4 juin il est autorisé à débarquer ses marchandises et passagers aux infirmeries d'arenc en vue d'une petite quarantaine. Il sera finalement placé en quarantaine à l'Ile de Jarre le 27 juin.
Le 9 juillet 1720 la peste est officiellement déclarée à Marseille.
Photo: le mas du Chat
le régent Phillipe d'Orléans ordonne le 28 juillet de faire brûler le navire. Cet ordre n'est exécuté que tardivement le 25 septembre; ( son épave calcinée a été retrouvée en 1978. Les vestiges remontés du navire sont exposés au musée de l'hopîtal Caroline sur l'île Ratonneau)
La peste sévit dans la ville jusqu'à fin octobre 1720 et fait environ 40000 victimes Marseillaises soit près d'un tiers de la population de l'époque.
Photo: retour à Lagnes
Au plus fort de l'épidémie, il y avait plus de mille morts par jour. Puis lentement d'abord et ensuite avec une rapidité chaque jour accrue, la peste recule. Cependant, il y a des reprises, une rechute en août 1722 fera 260 morts.
Le capitaine Chataud fut tenu pour responsable et emprisonné au château d'If pendant près de trois ans.
Déjà à l'époque, beaucoup de responsables mais non coupables.
Quelques courageux qui firent tout pour éradiquer la peste. (Enlèvement des cadavres, nettoyage des rues et maisons , chasser les chiens qui dévorent les morts, etc....)
Le Chevalier Roze, Monseigneur de Belzunce, l'archiviste Capus, le secrétaire Pichatty de Croissainte, le peintre michel Serre, le docteur Peyssonnel, le docteur Bertrand, le directeur de l'hôpital Brun-Garnier, le lieutenant de l'amirauté gérin-ricard et bien d'autres.
Nous terminerons notre fin d'après-midi à la salle du bassin autour de délicieuses galettes des rois.
1 commentaire:
Félicitations pour ce compte-rendu de notre première marche de l'année.
Il faut continuer ce blog.
Amitiés
Roger
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